Les critiques de Kaélie

Les critiques de Kaélie

Critiques littéraire


L'Odyssée de Kail

Alors que l'on commence avec joie à ranger les skis au garage, donner un petit coup de jeune à son jardin et s'étaler au soleil lors d'une bonne session de lecture, je me suis justement dit qu'il était temps pour moi de redevenir une nolife et de partir à la recherche de la perle rare. Je me suis donc rendu sur mon site fétiche en matière de fictions : Amour Sucré, et j'ai fouiné jusqu'à tomber sur cette fiction du tonnerre qui m'a tenue en haleine tout une soirée. Laissez-vous porter par cette incroyable odyssée.

 

Ainsi, je vous retrouve chers lecteurs pour un article banal en soit mais qui aura pour sujet un support assez différent : la fanfiction. Très privilégiées dans l'univers du fandom, la fanfiction permet à un fan de créer son propre personnage pour l'intégrer dans une histoire (tirée de livres, jeux, films ou animes déjà existants) qui lui plaît afin de s'y créer une aventure unique.

Je ne suis en général pas adepte de ce genre de support, d'autant plus que le résultat final résulte parfois du déplorable. La seule fanfictions jusqu'à celle qui occupera cet article que j'avais aimé était une fiction sur le jeu "Super Smash Bros. Brawl" intitulée "Les amours de Mario".

On change tout à fait de registre, puisque nous sommes ici dans l'univers coloré et nippon du otome-game français "Amour Sucré".

 

L'Odyssée de Kail, tel est le nom de la fiction du talentueux Mistral, et c'est mon coup de cœur du moment. Il est rare de trouver des hommes sur ce site, mais il est plus rare encore d'en trouver qui écrivent. Et vous savez ce qui est encore plus rare que ça ? Le fait que ce jeune écrivain en herbe nous ai pondu une telle merveille. Accrochez vous ceintures, bienvenue dans le lycée Sweet Amoris à la mode Mistral.

 

Je laisse ici mon admiration pour le surnaturel de côté puisque nous n'avons droit ni à un chasseur de démons ni à une créature des ténèbres, mais à Lyra Belacqua, qui nous déballe sa life avec humour, cynisme, effronterie, naïveté parfois, et avec toute la sensibilité d'une jeune fille qui découvre ce qui fait la vie.

Jeune lycéenne en première ES, cette gamine terriblement effrontée ne trucide peut-être pas des anges noirs à grands coups de poignard enchanté, car ce qui fait la force de cette aventure contée avec une grande dextérité et une maturité surprenante, c'est sa simplicité et son charme désuet.

 

Lyra Belacqua, jeune fille comme vous mesdemoiselles et moi, ne détient de surnaturel que son patronyme, tiré de la saga de P. Pullman et peut-être deux grands yeux violets. Car Lyra est une jeune fille qu'on pourrait croiser dans la rue sans même ciller à son passage. Indisciplinée, ennemie jurée des adultes trop réglos, Lyra mène une lutte contre son père pour entrer dans une école de musique de renom, mais son combat a déjà échoué lorsque nous commençons l'histoire. Elle est recalée à l'examen d'entrée. De plus, son patriarche, un homme froid et strict, la place dans un lycée de petite ville, chez sa tante, une avocate au moins aussi amusante qu'un frigo vide.

C'est ici que débute l'histoire de cette jeune violoniste aussi tranchante qu'une hache. Car malgré sa petitesse, Lyra est loin de se laisser faire et impose son style à tous ceux qui essayent de l'approcher. Mais indubitablement, on s'attache presque trop à cette petite garce. Car son histoire, elle nous la conte avec cynisme et auto-dérision qui nous font sourire, voir parfois exploser de rire, car on se reconnait presque dans chacune de ses réflexions sur la vie et les gens qui l'entourent. Que ce soit Armin, le garçon pour qui elle a un faible, Lynn, son amie qu'elle trouve un peu débile ou encore sa tante, qu'elle déteste, tous on une psychologie incroyablement poussée pour une fiction amateur qui donne à l'ensemble un aspect quasi-professionnel.

 

Il n'est pas tout de nous offrir des personnages délectables, il nous faut aussi une histoire. Et celle de Lyra surprend. Car elle est banale à un tel point qu'il pourrait m'arriver la même chose qu'elle dès demain. Et pourtant on y prend goût, on y prend part, parce que suivre le cours de sa vie (qui est cependant loin d'être monotone) est diablement grisant, efficace, et surtout ponctué d'un humour tordant, même quand c'est pas la joie pour Lyra. Mistral fait ici preuve d'un talent que je croyait inexistant chez les amateurs, puisque chaque épisode donne terriblement envie d'être relu, juste comme ça, pour le fun.

 

Et les personnages d'AS là dedans ? N'oublions pas qu'il s'agit d'une fanfiction tout de même !

Ils sont là, et ils détonnent. Loin des stéréotypes instaurés par le jeu, Mistral les a revisités, leur a donné un second souffle, et c'est tout à leur avantage. Ils ont l'air plus "normaux", moins tirés de mangas pour filles. Castiel est toujours buté, mais est devenu plus accessible, moins bad-boy "je-me-la-pète-à-mort-et-je-suis-cynique", Nathaniel est mystérieux, intéressant. Quand à Armin, le garçon phare de la fiction, c'est juste une tuerie dès qu'il entre en scène. Drôle, touchant, maladroit, immature, on sort du classique du nolife solitaire que toutes les autres écrivaines s'imaginent.

De manière générale, tous les personnages semblent moins creux, et beaucoup plus vivants.

 

Les personnages, l'histoire. La simplicité et l'aspect un peu désuet de certains passages. Un vocabulaire et une maîtrise épatante pour un auteur de seize ans. Humour tordant sans pour autant faire impasse sur les moments où ça va moins bien.
Quelques maladresses d'expression. Peu de dialogues dans les premiers chapitres. Certains personnages sont trop transparents.

15/03/2014
0 Poster un commentaire

La Cité des Ténèbres : Les Origines ~ T.1 : L'Ange Mécanique

La Cité des Ténèbres : Les Origines

Tome 1 : L'Ange Mécanique

 

Attention. La critique que vous allez lire est susceptible de dévoiler quelques éléments clés de l'intrigue et vous spoiler une partie de l'histoire.

 

La mode est aux préquelles ces derniers temps. Après le préquelle de X-Men et le préquelle de Destination Finale ( références totalement random ), c'est au tour de Cassandra Clare de nous offrir le préquelle de sa trilogie originale : La Cité des Ténèbres ( The Mortals Instruments en anglais ).

Je n'avais pas très envie de l'acheter au départ, pour une seule raison : j'avais peur de ne pas réussir à m'attacher aux personnages, étant déjà très attachée au duo Clary/Jace de la trilogie originale. J'avais peur d'être déçue par ces nouveaux protagonistes. Mal m'en pris, quand j'ai finalement craqué, j'ai découvert une superbe histoire et des personnages encore plus attachants que ceux de la trilogie originale. Plongée au coeur du monde des ancêtres de Mortal Instruments.

 

Saut dans le temps

Ce qui ne paraît pas forcément évident quand on lit la quatrième de couverture du livre, c'est que l'histoire ne se passe pas seulement une décennie avant les évènements de Mortals Instruments. Elle se passe dans les années 70... Oui oui, les années 1870 ( 1878 pour être précise ). Nous remontons donc aux arrières arrières grands-parents des héros de MI. Exit la New York moderne à l'ambiance survoltée, bienvenue dans la Londres en pleine révolution industrielle de 1878.
Nouvelle époque, nouvelle héroïne : nous suivons Theresa Gray, jeune New-Yorkaise venue rejoindre son frère à Londres suite à la mort de leur tante. Petit bémol, la jeune femme n'a pas posé ses pieds sur le sol britannique depuis dix minutes qu'elle est déjà tombée dans un piège tendu par deux infâmes sorcières : Dark et Black, les Soeurs Noires. Durant sa captivité, Theresa développe des pouvoirs qu'elle ignorait posséder. Elle est en fait une Eidolon, créature capable de changer de forme. Mais l'entraînement intensif auquel la forcent les Soeurs Noires est insupportable et chaque soir, Theresa prie pour que quelqu'un vienne la délivrer. Cette prière se matérialise plus vite que prévu sous les traits de William, un Nephilim ( chasseur de démons ) envoyé pour réduire en poussière le domaine des bourreaux de Theresa. C'est le début d'une aventure et d'une enquête passionnante où même la plus petite des révélation peut chambouler tout le mécanisme.

Oui je sais, dit comme ça, ça fait très pub, mais c'est la vérité. Si l'énigme posée aux héros n'est pas du niveau d'une enquête de Sherlock Holmes, cette dernière se révèle toutefois ardue. Theresa est poursuivie par un individu très puissant dont elle ignore l'identité, et seul les Nephilims, pourtant ennemis naturels des Créatures Obscures ( dont Theresa fait parti ) sont en mesure de l'en protéger. Pour ceux qui se plaignaient du fait que les Créatures Obscures tenaient sans cesse le rôle de méchants dans la Cité des Ténèbres, c'est maintenant problème résolu.

 

Le quatuor

Tout comme MI, Infernal Devices ( titre anglais de la trilogie ) nous propose un quatuor de protagonistes. Nous avons donc Theresa, notre héroïne, qui tout comme Clary ( l'héroïne de MI ) débarque brusquement dans un monde dont elle ignore tout. Elle est perdue, cherche des repères, est bien souvent mise à l'écart autant pour sa nature que pour son ignorance en matière de démonologie. Ensuite vient William, le Nephilim talentueux, insolant, terriblement bad-boy, qui se fout de tout, qui refuse de parler de lui et qui a un passé mystérieux. James, le meilleur ami de William, bien plus loquace et gentleman que son ami, qui est rongé par une terrible maladie que lui a infligé un démon lorsqu'il était enfant. Vient enfin Jessamine, jeune fille désagréable, dans le vent, toujours au courant des dernières modes vestimentaires, qui renie sa nature de Nephilim et qui ne désire qu'une chose : trouver l'amour et quitter définitivement le monde de combat et de danger dans lequel elle vit.

Ceux qui ont lu MI auront vite fait d'associer Tessa a Clary et Will a Jace ( héros de MI ). Et ils ont raison pour l'un, car si Tessa finit vite par se dissocier de l'héroïne de MI, Will garde tout le long du roman une personnalité très, voir trop similaire à celle de Jace, ce qui laissera un amer goût de copié-collé aux lecteurs. Le point positif est que Jessamine et James possèdent, eux, une personnalité unique qui leur est propre. Par ailleurs, chose qui n'était pas présente dans MI, ont pourra voir petit à petit un triangle amoureux se former entre Tessa, Will et Jem. Les paris sont lancés, personnellement, je soutiens Will x Jem. \o/

 

Le Magistère

Comme dit plus haut, Tessa est en danger. Cette dernière est poursuivie par un homme dont on ignore tout, excepté le pseudonyme, qui est "Magistère" et qu'il dispose d'une puissance colossale. Le livre est donc rythmé par deux enquêtes, à savoir trouver l'identité du Magistère et aussi ( et surtout ) sauver le frère de Tessa, qui a été enlevé par un gang de vampires sans scrupules. Fausses pistes, révélations, tout est mis en oeuvre pour nous donner envie de continuer la lecture. Globalement, l'action se laisse très bien suivre. On alterne avec une certaine régularité les scènes de combats, les scènes sentimentales ( parce qu'il y en a ! *-* ), les scènes de flashbacks.

Bien entendu, le suspens atteint son apogée lors des derniers chapitres qui représentent la diptyque finale. Si la fin du tome se révèle très convaincante, on pourra lui reprocher un petit côté "bourru". Je veux dire par là que presque toutes les questions du roman trouvent leurs réponses en deux chapitres. Il y en a que ça ne dérange pas. Mais moi personnellement, ça m'a un peu troublé, et j'ai trouvé que ces séquences où les antagonistes s'arrêtent pour tout raconter étaient un peu trop nombreuses et on finalement nuit au rythme pourtant effréné de la confrontation finale entre Tessa, Will et le Magistère.

 

Le mot de la fin

Au final, on ressort de ce premier tome des Origines de la Cité des Ténèbres avec une très bonne impression. L'histoire est très accrocheuse et est bourrée de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Cependant, ce premier tome démarre un peu trop d'énigmes qui ne trouvent pas leur réponses à la fin de l'histoire ( on les aura sans doute des les deux prochains tomes ). Qui est Cecily, pourquoi Will a-t-il besoin de l'aide de Magnus, pourquoi le Magistère désire-t-il le Pyxis, quels sont les secrets de la montre de Mortmain, comment va évoluer la maladie de Jem, qui sont les véritables parents de Tessa, à quoi sert l'ange mécanique, comment détruire les créatures de métal... et j'en passe ! Bref, tout ça pour vous dire qu'il va falloir s'accrocher et attendre la rentrée littéraire en septembre/octobre pour enfin avoir nos réponses avec le tome 2 : le Prince Mécanique.

 

Positif :
Des personnages très attachants, une histoire passionnante, des scènes bien rythmées, des énigmes à volonté, immersion garantie, cliffhanger final insoutenable.
 Négatif:
Trop de similarités entre les personnages de MI et ID, trop peu de réponses apportées à la fin, des scènes de flashbacks et d'explications parfois mal placées qui créent une coupure désagréable dans l'action.

25/08/2013
0 Poster un commentaire